naked thought la pensée nue

novembre 2014                                                                                              eng fr

Depuis cinq ans maintenant, mes « mots » s’accumulent. Fragments de phrases extraits parfois de l’œuvre d’un poète, philosophe, scientifique, littérateur, ou simplement extraits de l’air du temps, passé, présent ou futur (qui sait !), ils sont calligraphiés de façon à ne faire qu’un seul signe, un objet sans virgule ni accent qui peut être sculpté.

L’accumulation rend flagrante une pensée nue :
sans contexte (elle ne fait référence qu’à elle-même),
sans intention (elle laisse béante la porte de l’interprétation),
sans détour (elle est accessible, entière, située au point précis où se rejoignent l’infiniment simple et l’infiniment complexe).
















Qu’ils soient en terre, en béton, en carton d’emballage, en bronze, bruts ou peints, monumentaux ou minuscules, ces « mots » convertissent une idée en une chose.

En donnant une forme tridimensionnelle à une parole, dont la calligraphie restitue l’origine charnelle, une «sculpture de mots» veut faire vivre l’expérience du sens plutôt que sa simple lecture. Elle met en scène ce que l’on ne dit pas, ce que l’on ne nous fait pas dire, ce que l’on ne croit pas savoir, et sur des sujets bien plus vastes que ce dont on nous parle.